Spectacles: *On Meurt Tous enceints de Quelque Chose... Texte & mise en scène:Diarra Kadi
Au Mali, pays de la parole, le théâtre représente un mode de communication presque aussi important que la radio. Profondément ancré dans la tradition à travers la forme ancestrale du Kotéba, le théâtre aujourd'hui développé est une force sociale de changement autant qu'une pratique artistique, à vocation civique voire thérapeutique. "Hommes et femmes de toute origine, quelle que soit notre condition sociale, on a tous une vérité,une histoire à raconter, et qui se conte d’une manière plus ou moins gaie.C’est ce qui permet d’oser franchir le seuil de sa maison ou de sa propre personne,d’oublier ses peurs et ses angoisses, d’aller tout simplement vers l’inconnu,sans jugement, ni caricature."
Synopsis: Un soir Franck, jeune musicien des rues, pose son chapeau et se met à jouer de la guitare. Il ne sait pas encore qu’il s’est introduit sur le territoire de Koumbi, une femme de 45 ans sans domicile, qui est prête à tout pour le défendre. Koumbi: est une femme à qui la vie n'a fait de cadeau. A l’âge de 7 ans, elle a perdu sa mère et dès 10 ans, elle est devenue la petite servante de la nouvelle femme de son père. Elle se levait avant tout le monde et se couchait après tout le monde. A six heures du matin, elle préparait le petit déjeuner pour ses demi-sœurs et frères qui allaient à l’école. Quant à elle, son école, c’était les taches ménagères. Si par malheur elle se réveillait en retard, sa belle mère ne disait rien, elle attendait pour la frapper que son père aille au travail et ses enfants à l’école. « Un mot à ton père et demain sera pire qu’aujourd’hui » c’est ce qu’elle disait. Au fil du temps, elle a commencé à la détester parce que son père disait que qu'elle ressemblait de plus en plus à sa mère. Alors, sa belle mère « l’a mise sur une assiette pour la vendre » Elle lui a trouvé un mari. A 15 ans, elle devient la troisième femme d'un homme qui a même âge que son père, et aussi la coépouse d'une femme qui l'a vue naître, grandir. Quand elle a eu ses règles, c’est cette femme qui lui a expliqué ce qui lui arrivait,comment se comporter désormais. Cette femme n'est autre que l'amie intime de sa défunte mère. A 15 ans, elle avait déjà perdu sa virginité à cause de sa belle mère. Régulièrement, celle-ci lui enfonçait son doigt dans le vagin, pour voir si elle n’avait pas couché avec un garçon. Elle a cru pouvoir se résigner à vivre avec ce mari-là. Mais non ! « Sa bougie était déjà noyée » : dès le début de la nuit, il fallait le pousser pour qu’il démarre enfin, au petit matin. Il est pourtant parvenu à lui faire un enfant. Elle pleurait tout le temps. Elle était tellement malheureuse que Tantine Fanta sa coépouse vola l’argent de leur mari pour l’aider à fuir ; elle lui a laissé son fils. Elle a finalement compris que fuir n’est pas toujours une bonne solution, elle pensait en fuyant en France, que sa vie allait être meilleure........ *La Danse aux amulettes Texte: Caya Makhélé Mise en scène: Thierry Jumelle Un est texte basé sur un malentendu, dialogue entre deux personnages, Picpus et Sybille, qui ignorent respectivement la véritable identité de leur interlocuteur. La rencontre des deux personnages dans l’appartement de Sybille pourrait se dérouler normalement si Picpus - un personnage aux multiples visages qui à la suite d’un long internement psychiatrique doit se réinsérer dans la société - et la jeune femme étaient réunis pour une mission respectivement entendue. Seulement il n’en est rien car il y a erreur sur la personne. La véritable identité des personnages est ignorée de l’un et l’autre. Sybille est en fait une prostituée qui ayant du mal à comprendre les intentions de son hôte, le prend pour un client aux exigences particulières. Picpus est un personnage manipulé par une ombre ; celle de ses voix intérieures, celle de son passé tourmenté. Il enferme rapidement sa partenaire dans son propre jeu, en la transformant en un personnage clé et rédempteur. Jeu dont elle ne sortira pas indemne. Elle sera sacrifiée, tout comme la première victime des hallucinations passionnelles de Picpus, Véra, la femme fantôme qui hante aujourd’hui encore son esprit tourmenté. Pour Picpus le monde, ce monde, mérite-t-il d'être vu avec les yeux de tous les jours, ou seulement avec les yeux de l'intérieur ?
*SIDA: UN RAPPORT MERE FILS Texte & mise en scène: Kadi Diarra Volontairement simple et accessible, ce texte a pour objectif de délivrer un message de prévention explicite. Il est prioritairement joué pour un public africain immigré : cette population reste très vulnérable à cette maladie car les campagnes d’information et de prévention menées en France l’atteignent encore peu. C’est aussi une façon de provoquer un questionnement tant sur certaines de nos traditions, que sur les rapports entre une mère et son fils pour aborder un sujet aussi sensible que celui du sida. Djénébou sa mère: Une femme moderne et ouverte pour le dialogue sur la sexualité avec son fils. Alors que ce dernier, à 19 ans, se croit responsable et ne supporte pas que sa mère lui donne de conseil sur la sexualité. Pour lui, le mot sexe est intime et l’aborder avec sa mère est une honte et malpoli. Il croit qu’il faut être fille pour parler de ça avec sa mère. Kalifa ne croyant pas a l’existence du sida, sa mère pour le convaincre, emploie deux stratagèmes : -En disant à Kalifa que Marion sa petite amie est séropositive : puisqu’il voulait voir le Sida pour y croire ….. -Et à Marion, qu’elle a la preuve que Kalifa n’est pas fidèle comme elle prétendait, pour qu’elle l’oblige à porter un préservatif……